Introduction
David Lynch a toujours été un de mes réalisateurs préférés et j'aime faire le grand écart entre l'étrangeté d'EraserHead et l'émotion d'Une Histoire Vraie. Mulholland Drive je ne l'ai pas vu à sa sortie au cinéma. Dommage... En fait on m'a offert le DVD et je l'ai regardé lors du week-end prolongé du 14 juillet 2003. Ironie du sort puisque ce film est un véritable feu d'artifices !
La première lecture du film ressembla à une délicieuse séance
d'hypnose. Quand David Lynch, l'hypnotiseur, eut fini de jouer avec mon
cerveau, je me suis réveillé confus mais heureux, excité. Je n'avais
peut-être pas tout assimilé, mais mon subconscient avait saisi l'essentiel;
j'avais ressenti quelque chose, aidé en cela par mon 6ème sens si cher à
David Lynch, l'intuition. Quand on regarde ce film pour la première fois on
est cueilli à froid, on ne recherche pas d'explication. Le plaisir ressenti
est indescriptible, la fascination immense. J'aurais du en rester là. Mais,
comme beaucoup, c'était sans compter sur mon esprit cartésien, avide de tout
comprendre et d'expliquer.
J'ai alors entrepri pas mal de recherches sur le net. J'ai lu beaucoup de choses, en français, en anglais. Inconsciemment, ce que j'écris dans cette page doit s'en inspirer plus ou moins. Il m'arrivait même de rejouer le film dans ma tête la nuit. Ca tournait un peu à l'obsession. Je pense ne pas avoir été le seul à être tiraillé par certaines scènes que je ne m'expliquais pas ! Je me suis donc décidé à écrire cette page pour sortir tout ca de ma tête et faire partager ma vision du film. Avoir un lecteur DVD sur son ordinateur c'est un peu comme avoir une "table de démontage". On peut disséquer le film scène par scène, à la recherche du moindre détail...
Présentation du film
Spécifications
Titre : Mulholland Drive
Durée : 146 min
Origine : USA/France
Genre : Drame
Langue : Anglais
Format : 35mm, 1.85:1, couleur
Son : Dolby Digital
Budget : 15 millions de dollars
Date de sortie : 21 novembre 2001
Lieux de tournage : Los Angelès
Synopsis
Le long de Mulholland Drive aucune chose n'est ce qu'elle semble
être. Dans ce conte complexe de suspense, qui se déroule dans l'univers
irréel de Los Angeles, le réalisateur David Lynch explore la nature
schizophrène de la ville, un mélange incommode de l'innocence et de la
corruption, de l'amour et de la solitude, de la beauté et de la
dépravation. Lynch construit habilement un puzzle hypnotique, nous
propulsant dans un labyrinthe mystérieux d'expériences sensuelles
jusqu'à ce que nous arrivions à l'intersection où les rêves et les
cauchemars se rencontrent...
Produits
DVD Mulholland Drive
Sortie 03/09/02
Achat : Amazon
Equipe technique
David Lynch....Réalisation, Scénario
Angelo Badalamenti....Musique
Peter Deming....Image
Mary Sweeney....Montage
Johanna Ray....Casting
Pierre Edelman....Producteur exécutif
Compagnies françaises
Le studio Canal+....Production
Les Films Alain Sarde....Production
Bac Films....Distribution
Récompenses
Festival de Cannes 2001
Meilleur réalisateur....David Lynch
British Academy Awards 2002
Meilleur montage....Mary Sweeney
Césars 2002
Meilleur film étranger....David Lynch
Anecdote
Au départ Mulholland Drive était un pilote de Lynch pour la chaine américaine ABC qui, n'ayant pas aimé du tout, refusa de porter le projet à l'écran. Canal Plus racheta les droits à ABC et mis 7 millions de dollars sur la table pour que Lynch donne une fin au pilote et tourne les scènes additionnelles pour en faire un film destiné aux salles obscures.
Casting
Justin Theroux....Adam Kesher
Naomi Watts....Betty Elms/Diane Selwyn
Laura Elena Harring..Rita/Camilla Rhodes
Ann Miller....Coco Lenoix
Angelo Badalamenti....Luigi Castigliane
Dan Hedaya....Vincenzo Castigliane
Katharine Towne....Cynthia Jenzen
Lee Grant....Louise Bonner
Billy Ray Cyrus....Gene
Chad Everett....Jimmy Katz
Rita Taggart....Linney James
James Karen....Wally Brown
Lori Heuring....Lorraine Kesher
Missy Crider....Serveuse du Winkies
Jeanne Bates....Irene
Dan Birnbaum....Mari d'Irene
Maya Bond....Ruth Elms
Patrick Fischler....Dan
Michael Cooke....Herb
Michael J. Anderson....M. Roque
Melissa George....Camilla Rhodes
Mark Pellegrino....Joe Messing
Vincent Castellanos....Ed
Geno Silva....Cookie
Monty Montgomer....Cowboy
Wayne Grace....Bob Brooker
Elizabeth Lackey....Carol
Box Office
Entrées France : 814 748
Recettes Monde : 20 112 339 $
Documents
Dossier de presse (fr) : Tamasa
Script du pilote (us) : Lynchnet
Analyse du film
Mulholland Drive est un Rubik's Cube, un casse-tête obsédant. Pour
préserver ma santé mentale, j'ai donc abandonné l'idée que le film avec une
explication seulement rationnelle. Dans ce film, chacun peut voir midi à sa
porte et toutes les théories peuvent être valables. Il s'agit avant tout de
ressentir les choses plus que de les expliquer. C'est pourquoi j'ai laissé
un peu de côté le symbolisme des objets et des personnages et la
signification psychanalytique du rêve. Je me suis plutôt attaché à trouver
une cohérence du film d'un point de vue sentimental, sensoriel, artistique.
Le premier tableau est un découpage des scènes du film tel que monté. Vous pouvez agrandir chaque image de la colonne "Capture" en passant dessus. La colonne "Description" est une vision technique du film, objective. La chronologie du montage est respectée, les détails sont donnés au fur et à mesure que l'information parvient au spectateur. La colonne "Interprêtation", plus subjective, oppose la chronologie réelle des évènements et donne des clés, ouvre des pistes pour l'appréhension du film. C'est ma vision incertaine des choses.
Le deuxième tableau regroupe les personnages, les actions, les
objets et les paroles qui ont été transposés du réel dans le fantasme de
Diane. Le script de la rêveuse en quelque sorte.
Scène | Capture | Description | Interprêtation |
---|---|---|---|
1 0h00 |
![]() |
Générique 1 Un film de David Lynch... |
GENERIQUE DE DEBUT |
2 | ![]() |
Jitterbug Intérieur, des couples dansent, une jeune fille blonde et souriante entourée d'un homme et d'une femme d'âge mur, peut-être ses grands parents, apparaît au premier plan |
FLASHBACK Quand elle était plus jeune, Diane a remporté un concours de jitterbug, danse swing des années 30. C'est ce qui l'a poussé à venir à Hollywood tenter sa chance |
3 | ![]() |
Un lit Intérieur, travelling au dessus d'un lit, on entend une respiration, quelqu'un semble dormir mais on ne le voit pas |
REALITE Diane dort dans sa chambre minable de la résidence Sierra Bonita. Elle est une actrice ratée, fragilisée psychologiquement. Elle a sur la conscience la mort de Camilla, son amie et maitresse qu'elle a fait assassiner par jalousie |
4 | ![]() |
Générique 2 Extérieur nuit, Mulholland Drive. Une voiture suit une route sinueuse et mal éclairée, on voit un panneau Mulholland Drive scintiller à l'approche du véhicule, on aperçoit en contre-bas les lumières de Los Angelès |
REVE Début du rêve de Diane. Transposition de la scène 43 : même route, même voiture, même arrêt, même phrase. Mais c'est Camilla, peu rassurée, qui est à sa place dans la limousine |
5 | ![]() |
L'accident Extérieur nuit, Mulholland Drive. Une femme brune assise à l'arrière de la voiture échappe à une tentative de meurtre grâce à un accident de la circulation, seule survivante elle erre dans Hollywood et s'effondre près d'une maison non loin de Sunset Blvd |
REVE Diane imagine que le meurtre qu'elle a commandité échoue et que Camilla se retrouve dans une situation de détresse où elle a besoin d'être cachée et secourue |
6 | ![]() |
La police Extérieur nuit, Mulholland Drive. La police arrive sur les lieux de l'accident, ils trouvent une boucle d'oreille à l'arrière de la voiture, ils se doutent qu'une femme a survécu et s'est enfuie |
REVE La police mène l'enquête, deux policiers sont maintenant à la recherche de Camilla. Situation analogue à celle de Diane la tueuse, Camilla est traquée |
7 | ![]() |
Le refuge Ext/Int jour, Hollywood. C'est le petit matin, la femme brune se réveille et se réfugie à l'intérieur d'une maison au moment où sa propriétaire, une femme rousse d'un certain âge, part en voyage; restée seule elle s'endort cachée sous une table |
REVE Camilla se réfugie dans la maison de Tante Ruth, la tante décédée de Diane. L'appartement de Ruth proche de Sunset Blvd est un symbole de réussite pour Diane |
8 | ![]() |
Winkies 1 Intérieur jour, Hollywood. Deux hommes discutent à l'intérieur d'un café sur Sunset Blvd, l'un deux, Dan, a rêvé deux fois de cet endroit et d'un homme qui lui fait peur, caché à l'extérieur derrière un mur |
REVE Transposition de la scène 45 : Diane rêve du Winkies, le lieu où elle a engagé le tueur de Camilla, et de Dan, un homme qui était présent ce jour là. Ce dernier a rêvé d'un monstre et est venu voir si il existait vraiment, comme pour conjurer le sort. Il est terrifié |
9 | ![]() |
L'homme derrière le mur Extérieur jour, Hollywood. Les deux hommes sortent voir ce qu'il y a derrière le mur et Dan meurt à la vue de l'homme dont il a rêvé, un homme crasseux au visage repoussant |
REVE Dan meurt à la vue du monstre, en fait un clochard qui vit derrière le mur du Winkies. Son rêve prémonitoire de mort s'est réalisé. Le sommeil de Diane est un échappatoire, mais son rêve ne peut pas être tout rose. Ce moment est le premier rappel de la dure réalité de la mort de Camilla. Rongée par le remord, suicidaire, Diane a elle aussi déjà rêvé de sa mort programmée |
10 | ![]() |
La fille a disparu Intérieur, quelque part. Un homme étrange avec une petite tête et un gros corps, assis dans un fauteuil roulant, avec une oreillette semble tirer les ficelles. Il contacte un autre homme et lui dit "la fille a disparu". Ce dernier appelle un autre type qui lui même appelle un endroit avec un téléphone noir près d'un abat-jour rouge mais personne ne répond |
REVE Une organisation secrète et obscure, une sorte de mafia, tire les ficelles de la production cinématographique à Hollywood et gère les premiers rôles. Camilla, leur protégée, a disparu. Légère transposition de la scène 42 : l'homme au fauteuil roulant et Camilla sont deux manipulateurs; le soir de l'invitation Diane redoute quelque chose et hésite à décrocher le téléphone |
11 | ![]() |
L'arrivée de Betty Extérieur jour, aéroport. Une jeune femme blonde pétillante, Betty, arrive à l'aéroport de LA. Elle vient tenter sa chance dans le cinéma. Au cours du voyage elle a rencontré un couple de vieux qui, une fois dans leur taxi, ricanent comme s'ils avaient fait un mauvais coup |
REVE Diane s'imagine dans la peau de Betty, un personnage rayonnant, diamétralement opposé à ce qu'elle est devenue. Elle idéalise son arrivée à Hollywood : luminosité exceptionnelle, famille transformée en voyageurs bienveillants, encourageant sa carrière, sorte de bénédiction qu'elle n'a jamais eu de ses proches; mais le ricanement des petits vieux sonne le glas d'un rêve trop lisse, cauchemar et rêve s'entremêlent, la hantise du reproche familial ressurgit |
12 | ![]() |
Home sweet home Ext/Int jour, 1612 Havenhurst. Betty arrive dans une superbe résidence avec patio. La manager de l'établissement Coco, une femme extravagante, l'accueille et lui montre l'appartement que lui a prêté sa tante |
REVE Dans le rêve de Diane, Coco-la maman de Adam- devient la manager de la résidence, avec un côté très maternel, très protecteur inspiré par sa pitié dans la scène 44 |
13 | ![]() |
Rencontre avec Rita Intérieur jour, 1612 Havenhurst. Betty découvre sous la douche la brune accidentée qui s'était cachée dans la maison. Celle-ci voit une affiche de Rita Hayworth et dit s'appeler Rita. On apprend que Betty rêve de devenir actrice, vient de Deep River dans l'Ontario et que sa tante, Ruth, est partie tourner un film au Canada. Rita s'endort à nouveau... |
REVE Camilla emprunte le nom de Rita, clin d'oeil de Lynch aux actrices cultes des grandes années d'Hollywood |
14 | ![]() |
Ryan Entertainment Intérieur jour, siège d'une société de production de cinéma. Un réalisateur Adam Kesher a décidé de changer son actrice principale. Deux hommes autoritaires, les frères Castigliane, lui imposent de prendre Camilla Rhodes, "c'est la fille". L'un deux recrache le café qu'on lui a offert. La scène est écoutée par l'homme à l'oreillette |
REVE Petite satire de Lynch contre la face cachée du cinéma Hollywoodien : influence de la mafia, actrice corrompue, réalisateur muselé. Le cocktail qui a fait que Diane n'a pas pu percer. Transposition de la scène 44 : la fille blonde qui embrasse Camilla prend sa place, l'homme en costume assis à une autre table devient l'un des frères Castigliane. Diane est traumatisée lors de cette soirée. Son amertume est illustrée par le goût amer du café recraché. La photo et la phrase "c'est la fille" sont tirées de la scène 45 avec le tueur |
15 | ![]() |
Refus d'Adam Ext/Int jour, Hollywood. Adam refuse qu'on lui impose Camilla. Il se venge sur la voiture des Castigliane. Retour chez Betty où Rita dort toujours. Retour à la pièce sombre de la scène 10. Le "directeur" de la société Ryan rend compte à un certain M. Roque, l'homme à l'oreillette. Ce dernier fait comprendre qu'il faut tout arrêter |
REVE Roque fait la pluie et le beau temps à Hollywood. Il a le pouvoir d'arrêter la production d'un film. Le destin de Camilla était joué d'avance, elle a eu son premier rôle par piston et non grâce à son talent |
16 | ![]() |
Le tueur Intérieur jour, un bureau miteux en haut d'un immeuble. Une sorte d'homme d'affaires qui est au courant de l'accident sur Mulholland Drive se fait descendre par un jeune tueur blond pas très professionnel. Ce dernier en voulant maquiller son crime en suicide va tuer deux autres personnes : la voisine et l'homme d'entretien. Il s'enfuie avec un carnet noir |
REVE Joe, le tueur engagé par Diane est toujours sur la piste de Rita qui a échappé de justesse à la mort. Ed, l'homme assis au bureau est une sorte d'indic et un témoin gênant. Le carnet noir de Joe vu dans la scène 45 est imaginé en carnet d'adresses de Ed sur le tout Hollywood, une piste pour retrouver Rita. Le carnage accidentel du tueur renvoit le film à un certain humour noir |
17 | ![]() |
Réveil de Rita Intérieur jour, 1612 Havenhurst. Tante Ruth apprend à Betty au téléphone que Rita n'est pas une de ses amies comme elle le pensait. Betty ne veut pas appeler la police et questionne Rita. Celle-ci avoue son amnésie. En fouillant dans le sac de Rita, elles découvrent des billets et une mystérieuse clé bleue en plastique |
REVE L'amnésie de Rita signifie deux choses : la possibilité d'une nouvelle relation entre Betty et Rita et le prétexte d'une enquête policière menée par Betty pour percer le secret de Rita. Les billets et la clé bleue sont issus de la scène 45 et accentuent le mystère. La matière et la forme de la clé sont altérées par le rêve |
18 | ![]() |
Chez Hoffy Extérieur jour, derrière un magasin de sandwiches. Le tueur blond de la scène 16 questionne une prostituée pour savoir si depuis quelques jours une brune amochée fait le trottoir. Il est à la recherche de Rita, la femme accidentée... |
REVE Joe poursuit la traque de Rita. L'étau se resserre. Le temps est compté même dans un rêve. La prostituée est également une oubliée d'Hollywood au même titre que Diane ou le clochard, stade final de la déchéance |
19 | ![]() |
La mémoire revient Intérieur jour, 1612 Havenhurst. A force de chercher dans ses souvenirs un nom de rue revient à l'esprit de Rita...Mulholland Drive... Betty propose d'appeler incognito la police pour savoir si un accident a eu lieu à cet endroit la nuit dernière |
REVE Une complicité nait entre les deux femmes au fur et à mesure de l'enquête sur le passé de Rita. Celle-ci est totalement dépendante de l'énergisante Betty qui prend les choses en main. Diane est dans une position rêvée, elle domine sa maitresse |
20 | ![]() |
Gene Clean Ext/Int jour, maison d'Adam. Le plateau de tournage de son film vient d'être fermé. Adam rentre chez lui à l'improviste et trouve sa femme au lit avec Gene le laveur de piscine |
REVE Mise en scène burlesque de l'histoire d'Adam avec sa femme entendue par Diane dans la scène 44. Le réalisateur, ridiculisé, est puni de cette façon par Diane pour sa liaison avec Camilla. Avec sa maison stylisée et sa voiture de sport c'est un archétype du réalisateur à la mode à Hollywood. Une petite pique de Lynch |
21 | ![]() |
Winkies 2 Ext/Int jour, Winkies. Après avoir caché le sac à main de Rita dans une boite à chapeau, les deux nouvelles amies se rendent au Winkies. A l'extérieur elles appellent la police d'une cabine et apprennent qu'un accident a bien eu lieu à Mulholland Drive. A l'intérieur du café, le prénom de la serveuse...Diane... semble rappeler quelque chose à Rita |
REVE Inversion dans le rêve des prénoms : Betty, la serveuse du Winkies de la scène 45 devient Diane et Diane devient Betty. Et ce prénom de Diane est un déclic pour Rita-Camilla. C'est un pont entre le rêve et la réalité |
22 | ![]() |
Diane Selwyn Intérieur jour, 1612 Havenhurst. Rita se souvient d'un nom...Diane Selwyn. Betty trouve l'adresse de Diane dans l'annuaire et décide d'appeler pour savoir si c'est la véritable identité de Rita. Au bout du fil on entend un répondeur. Ce n'est pas la voix de Rita mais cette voix lui dit quelque chose |
REVE On approche de la vérité. Moment de suspense, d'angoisse propice au rapprochement des deux femmes. Rita n'est pas Diane Selwyn. Mais elle la connait et pour cause. Autre pied dans la réalité. La fébrilité de Rita s'oppose à l'assurance de Betty |
23 | ![]() |
Armoire à glace Intérieur jour, maison d'Adam. Un garde du corps bien nourri demande à parler à Adam. Dehors la voiture des Castigliane attend... on devine pourquoi ! Le molosse ne trouve que sa femme et son amant, comique... |
REVE Lynch s'amuse et balaye tous les styles dans son film. La mafia est parodiée |
24 | ![]() |
Park Hotel Intérieur nuit, dans un hotel minable. Adam se planque dans sa garçonnière. Cookie l'hotelier l'avertit qu'il est dans le rouge à la banque et que les types qui le cherchent savent où il est. Adam appelle Cynthia, sa collaboratrice au bureau, qui lui dit que son compte est bien bloqué et qu'il doit rencontrer un certain Cowboy |
REVE Traque, persécution d'Adam. Son calvaire, sa journée de folie continue. Dans le scénario imaginé par Diane, elle se venge de lui. Il vit un cauchemar comme celui de Diane lors de la soirée de la scène 44. Premier signe que les apparences sont trompeuses : le réalisateur branché est aussi à l'aise dans un hôtel minable sans confort que chez lui |
25 | ![]() |
Louise Intérieur nuit, patio chez Betty. Rita et Betty décident d'aller à Sierra Bonita, l'adresse de Diane. Quelqu'un frappe à la porte. C'est Louise une locataire un peu folle qui annonce que "le malheur va frapper". Coco arrive pour éloigner Louise et donner à Betty le passage faxé qu'elle doit répéter pour son audition. Rita a peur... |
REVE La réalité rattrape le rêve. Emergences de mauvais présages dans le rêve issus de la culpabilité de Diane dans la réalité. Accentuation du trouble chez le spectateur |
26 | ![]() |
Le Cowboy Extérieur nuit, un vieux corral à Beachwood Canyon. Adam recontre le Cowboy. Celui parle lentement et articule terriblement. Il lui fait comprendre qu'il doit retenir l'actrice principale qu'on lui a montré le matin-même. "Tu me reverras une fois si tu te conduis bien ou deux fois si tu te conduis mal". C'est une menace... |
REVE Hommage de Lynch aux derniers cowboys, personnages mythiques des westerns d'antan produits par Hollywood, signes d'un passé déchu. Le Cowboy est issu de la scène 44. Diane est surprise de le voir dans une telle soirée. Sa place est plutôt dans un corral. Adam ne croit pas à ce Cowboy improbable et ironise dans la scène 24. C'est un fantôme qui soumet Adam à ses ordres... |
27 | ![]() |
La répétition Intérieur jour, 1612 Havenhurst. Rita donne la réplique à Betty qui se prépare pour son audition. Rita dit à Betty qu'elle joue à la perfection |
REVE Diane s'imagine talentueuse. Betty est admirée par Rita. Dans la réalité, Diane admirait Camilla. Hommage de Lynch au travail d'acteur |
28 | ![]() |
Colère de Coco Extérieur jour, patio chez Betty. Coco a découvert la présence de Rita dans l'appartement prêté par Tante Ruth à Betty. Coco demande à Betty de régler ca au plus vite |
REVE Le temps presse. Rita est devenue indésirable. Le rêve de Diane n'est pas serein. Il est perturbé par des personnages, des évènements négatifs qui tentent de lui mettre des bâtons dans les roues. Betty surmontent tous les obstacles |
29 | ![]() |
L'audition Intérieur jour, studio à Hollywood. Wally Brown, un vieil ami de tante Ruth, fait passer un essai à Betty pour son prochain film qui sera réalisé par Bob Booker. Tout le monde trouve Betty extra-ordinaire. Elle est remarquée par Linney James, une directrice de casting de renom et son assistante Nicki. Les deux femmes entrainent Betty sur un plateau voisin voir un réalisateur de talent |
REVE Fascination de Lynch pour la comédie. L'assemblée présente à l'audition est médusée. Betty s'est sublimée, totalement épanouie. Diane a vécu dans son rêve un premier bonheur. Elle a réalisé la première moitié de ses aspirations. Elle prend une revanche sur Bob Booker, le réalisateur qui l'avait éliminé pour le 1er rôle dans "L'Histoire de Sylvia North" |
30 | ![]() |
Le choix d'Adam Intérieur jour, plateau de tournage. Betty arrive sur un plateau où Adam, qui a repris le travail, auditionne pour le premier rôle de "L'Histoire de Sylvia North". Après Carol, c'est au tour de Camilla d'entrer en scène. Sa prestation semble médiocre. Mais Adam dit "c'est la fille". Plusieurs fois le regard de Adam croise celui de Betty, à la façon d'un coup de foudre. Puis Betty quitte le plateau précipitamment. Elle a un rendez-vous... |
REVE L'arrivisme, l'entrisme à Hollywood sont fustigés. Adam s'est fourvoyé, il a vendu son âme au Diable. Dans le rêve Adam prend la place de Bob Booker et choisit Camilla Rhodes, contraint et forcé, pour le 1er rôle. La présence de Betty est magnétique. Les regards croisés avec Adam en disent long : elle était faite pour ce rôle. Dans son rêve, Diane stigmatise son audition manquée, point de départ de ses désillusions... |
31 | ![]() |
Le cadavre Ext/Int jour, Sierra Bonita. Betty et Rita se rendent en taxi chez Diane. Deux hommes semblent surveiller l'entrée de la résidence Sierra Bonita. Elles passent par derrière. En sonnant au n°12, elles apprennent de la voisine que Diane a échangé son appartement avec elle. Rita n'est donc pas Diane. Au n°17 personne ne répond. Les deux femmes passent par la fenêtre et découvrent dans une chambre un cadavre de femme blonde en décomposition gisant sur des draps rouges. Rita est plus paniquée que Betty. Au même moment la voisine sonne à la porte. |
REVE Confirmation que Rita n'est pas Diane puisque la voisine ne la reconnait pas. Diane Selwyn est donc forcément le cadavre dans la chambre. Diane, la rêveuse, s'est complètement transformée en Betty. Diane n'existe plus. Le dédoublement de personnalité est achevé. Lynch sème le doute chez le spectateur car il y a des similitudes avec le corps de Diane au moment où elle dort et où elle se suicide : position sur le lit, chevelure blonde, trace d'impact de balle sur le visage et sur le lit mais il y a aussi des différences : absence de l'arme dans la bouche, habit différent à chaque fois (robe, nuisette, peignoir). Diane imagine donc un corps, étendu un peu comme elle sur le lit mais au visage rendu méconnaissable par une balle tirée pendant son sommeil. En voulant mêler voire faire endosser ce crime à Rita elle inverse une nouvelle fois les rôles et transfère son sentiment de culpabilité |
32 | ![]() |
Vertigo Intérieur nuit, chambre de Betty. Rita veut changer de visage car elle se croit liée à la mort de Diane. Betty lui fabrique une perruque blonde qui ressemble à sa coupe de cheveux. Betty invite Rita dans son lit. Rita se dénude. Les deux femmes finissent par faire l'amour. Betty est amoureuse. A 2h00 du matin Rita ne dort pas. Elle dit à voix haute "Silencio, no hay banda...". Elle veut que Betty l'accompagne quelque part |
REVE Rita se sent coupable, menacée. La brune fuit son passé terrifiant et se transforme en blonde. Clin d'oeil de Lynch à Vertigo : deux visages pour un même mensonge. La relation entre Betty et Rita devient fusionnelle, puis sexuelle. Rita se réfugie dans le lit de Betty, amoureuse. La sensualité des deux femmes émeut. Diane a atteint son deuxième objectif : regagner le coeur de Camilla. Mais le bonheur est de courte durée. L'amnésie de Rita s'estompe, la sortie du rêve approche... |
33 | ![]() |
Silencio 1 Intérieur nuit, une salle de spectacle au fond d'une rue sinistre. Un magicien prononce les mêmes mots que Rita avait dit au lit : "No hay banda, il n'y a pas d'orchestre, tout ceci est un enregistrement, ceci n'est qu'une illusion". Les deux femmes sont serrées l'une contre l'autre. Betty est prise de convulsion mais Rita la calme. Le magicien disparait dans un nuage de fumée bleue. Un présentateur qui ressemble à Cookie annonce la chanteuse Rebekah Del Rio. La chanson est émouvante, les deux femmes pleurent. La chanteuse s'écroule, morte semble t'il, mais la chanson continue, c'était du playback. Betty trouve dans son sac une mystérieuse boîte bleue avec une serrure triangulaire |
REVE Betty ne veut pas sortir du rêve. Pour la première fois c'est Rita qui reprend les choses en main, prononce la première "No hay banda" et invite Betty au Silencio. Ce passage initiatique est une émergence de la réalité, une prise de conscience progressive du rêve vers la fin du sommeil de Diane. Au travers de la métaphore du magicien et de la chanteuse playback, Lynch nous dit que tout ce que nous venons de voir est un rêve, une illusion. Que nous avons été trompés par les apparences, les artifices, même la beauté et l'émotion. Que nos certitudes sont fausses. Et ceci s'adresse non seulement à Diane mais aussi au spectateur qui a rêvé tout éveillé |
34 | ![]() |
La boite bleue Intérieur nuit, maison de Betty. Les deux femmes rentrent du spectacle. Betty pose son sac et la boite bleue sur le lit et disparait. Rita sort la clé bleue qui avait été cachée dans la scène 21 et ouvre la boite. Rita est comme happée à l'intérieur de la boite. La boite tombe sur le sol... |
REVE La conclusion du Silencio c'est la présence de la boîte bleue dans le sac de Betty, comme une dernière étape avant la sortie. Même si tout a été dit au Silencio, il reste quand même une chose à faire : lever le mystère de la clé bleue triangulaire de Rita. Ce mystère qui entoure la clé bleue est issu de la scène 45 et est transposé dans le rêve de Diane où elle espère avoir une réponse. Rita ouvre la boite bleue. Elle est vide. Rita est aspirée à l'intérieur. La réponse est qu'il n'y a pas de réponse, car pas de mystère, pas de Rita |
35 | ![]() |
Fantômes Intérieur, maison de Ruth. La caméra quitte le sol et fixe l'interrupteur de la chambre. On voit Tante Ruth habillée comme le jour de son départ, arriver dans le couloir, regarder dans la pièce comme si elle avait entendu quelque chose tomber mais la pièce est vide, puis elle repart. Fondu avec une pièce sombre puis à nouveau chambre de Ruth puis à nouveau fondu avec une pièce sombre... |
REVE La pièce est maintenant vide, comme l'intérieur la boite bleue. Tante Ruth habillée comme dans la scène 7 inspecte la pièce comme si elle avait entendu la boite tomber sur le sol. Elle se dit qu'elle a du "rêver" ! On a l'impression que le temps s'est refermé sur lui-même, que Diane a fait un retour en arrière dans son rêve mais n'est pas encore remonté à l'origine : le meurtre de Camilla qui la fera se réveiller. Ou alors souhaite-t-elle replonger dans une deuxième rêverie avant son réveil ? Pas le temps les images de fondu entre la chambre de Ruth et de Diane annoncent la transition du rêve vers la réalité |
36 1h50 |
![]() |
Le réveil 1 Intérieur, maison de Diane. On reconnait l'endroit où le cadavre a été découvert. Une femme blonde dort dans la même posture. Le Cowboy ouvre la porte de la chambre et dit "Salut la belle, debout la dedans, c'est l'heure". Fondu avec la scène du cadave. Fondu avec le Cowboy qui referme la porte. La fille sur le lit ne bouge pas |
REVE Le rêve persiste une dernière fois avec les images alternées du Cowboy et de Diane tel que rêvée d'abord endormie puis tuée. Diane dans un demi-sommeil intègre les coups à la porte donnés par sa voisine avec ceux du Cowboy. La fin du rêve de Diane s'achève sur la vision de sa propre mort. Le réveil sera difficile... |
37 | ![]() |
Le réveil 2 Intérieur jour, maison de Diane. Même chambre, même femme blonde allongée sur le lit, mais pas la même lumière. Quelqu'un frappe à la porte. Une femme blonde qui ressemble à Betty se réveille, hagarde. Elle enfile un peignoir et va ouvrir. Une femme brune vient récupérer ses affaires qu'elle attendait depuis 3 semaines dont un cendrier en forme de piano. Elle appelle la blonde Diane, lui demande où elle était passée et l'avertit que 2 flics la cherchent. Une clé métallique bleue est posée sur une table basse... |
REALITE Diane se réveille peu à peu. Si le spectateur a du mal à faire le lien entre Betty et Diane qui ne font qu'un c'est que Lynch illustre ici la leçon du Silencio, le pouvoir de l'illusion, de la comédie, de la transformation. Cette scène nous apprend que le meurtre de Camilla a eu lieu récemment, et que Diane vit recluse depuis 3 semaines, étrangère aux sollicitations de l'extérieur comme lorsque sa voisine ou les policiers chargés de l'enquête sur le meurtre de Camilla viennent frapper à sa porte... tous les ingrédients de la déprime |
38 | ![]() |
Apparitions Intérieur jour, salon de Diane. Diane, à moitié endormie se traine jusqu'à la fenêtre, se retrourne et voit la brune que l'on croyait s'appeler Rita et lui dit : "Camilla t'es revenue, je n'osais plus y croire". Diane fragile, nerveuse éclate en sanglots. Contre-champs avec une Diane qui ne pleure pas et se prépare un café |
FLASHBACK Diane, à peine sortie du lit et peut-être encore sous l'emprise de somnifères, n'est pas encore tout à fait réveillée. Elle rêve debout et se rappelle une scène avec Camilla. Puis brutal retour à la réalité |
39 | ![]() |
Sex on sofa Intérieur jour, salon de Diane. Diane se sert un café dans une tasse qui ressemble à celles du Winkies et s'approche du sofa. Changement d'ambiance. La tasse devient un verre de whisky, le peignoir un short en jean. Camilla est étendue les seins nus sur le sofa. Les deux femmes se touchent. Le cendrier piano est sur la table. Camilla veut arrêter leur relation. Diane réagit mal, "c'est à cause de ce mec" |
FLASHBACK Alors que Diane s'approche du sofa, nouvelle plongée dans les souvenirs avec Camilla et une scène d'amour très érotique. La présence du cendrier piano indique que tous ces évènements se sont passés dans un laps de temps de 3 semaines. Camilla veut rompre avec Diane mais la réaction passionnée et autoritaire de Diane augure la tragédie. Adam est la raison de ce divorce |
40 | ![]() |
La leçon Intérieur, plateau de cinéma. Le réalisateur Adam Kesher montre à un jeune acteur comment jouer une scène avec Camilla. Il l'embrasse généreusement sous les yeux de Diane. Diane est humiliée. Fondu au noir... |
FLASHBACK Retour sur la scène à l'origine du coup de foudre entre Camilla et Adam. Adam a rompu avec sa femme et il semble que ce soit lui qui tombe amoureux de Camilla. Cette dernière consent par amour ou par intérêt pour sa carrière ? Camilla, la perverse humilie Diane, l'innocente. La destruction mentale de Diane a commencé |
41 | ![]() |
Masturbation Intérieur jour, salon de Diane. Diane est en colère. Elle claque la porte à la figure de Camilla. Camilla porte la même robe rouge que dans la scène 38. On voit Diane en sueur se masturber sur le sofa avec frénésie. Même sa vision se brouille. Elle n'est plus vraiment belle, elle devient névrosée |
FLASHBACK La journée s'écoule et les souvenirs négatifs s'enchainent dans la tête de Diane, toujours vêtue de son peignoir et assise dans son salon. Souvenirs de dispute avec son amante, de masturbation frustratoire. Diane s'enfonce dans la folie |
42 | ![]() |
L'abat-jour rouge Intérieur soir, chez Diane. Le téléphone noir de la scène 10 sonne. Huit mégots de cigarettes sont toujours dans le cendrier. On entend le même message du répondeur de la scène 22. Diane décroche. Camilla l'invite à venir au 6980 Mulholland Drive. Une voiture l'attend. Diane accepte à contre-coeur... |
FLASHBACK Autre moment ressassé par Diane. L'invitation à la soirée chez Adam qui va déclencher son désir de meurtre. Diane redoute cette invitation car elle sait qu'elle va souffrir et pourtant aveuglé par sa passion, désespérée, tel un agneau, elle se jette dans la gueule du loup |
43 | ![]() |
Mulholland Drive Extérieur nuit, sur la route de Mulholland Drive. Même voiture que dans la scène 4. Diane est assise à l'arrière de la voiture et dit "mais qu'est-ce que vous faites ? on s'arrête pas la" comme l'avait dit Rita dans la scène 5. Camilla lui a fait une surprise et lui fait prendre un raccourci. Elle est superbe et porte une robe affriolante. Diane est aux anges |
FLASHBACK Souvenir de l'arrivée chez Adam par la route de Mulholland Drive. Premier moment traumatisant pour Diane qu'elle transposera dans son rêve de vie meilleure. Diane est angoissée, la route est angoissante. Mais la surprise de Camilla est un doux guet-apens, une dernière faveur qu'elle offre à Diane, un dernier moment intime, privilégié. Dans cette scène Camilla est l'archétype de la femme fatale, voire perverse. Elle est fascinante... |
44 | ![]() |
La soirée chez Adam Intérieur nuit, chez Adam. Diane et Camilla sont accueillis par Adam et Coco qui est en fait la mère d'Adam. A table Coco questionne Diane et on apprend plusieurs choses : Diane débarque d'une petite ville au Canada, a gagné un concours de Jitterbug, a décidé de devenir actrice à Hollywood, a hérité de sa tante décédée qui faisait partie de la profession, a connu Camilla sur le tournage de "L'Histoire de Sylvia North", n'a pas eu le premier rôle qu'elle voulait à tout prix parce que le réalisateur Bob Booker la jugeait "trop limite" et lui a préféré Camilla, a été aidée par Camilla qui lui trouveait beaucoup de petits rôles dans beaucoup de films. Coco a pitié. On entend Camilla parler espagnol. Adam raconte l'adultère de sa femme et son divorce qui s'est bien terminé. Diane aperçoit un homme assis au fond de la salle, c'est l'homme qui recrache le café de la scène 14. Camilla se fait embrasser sur la bouche par une blonde qui ressemble à la Camilla de la scène 30. Quand cette fille quitte la pièce un Cowboy surgit. Diane est jalouse, amère. Elle pleure. Pour enfoncer le clou Adam annonce son mariage prochain avec Camilla... Diane va exploser... |
FLASHBACK Souvenir de la soirée chez Adam et du traumatisme vécu par Diane à cette occasion. Le mobile de son crime : l'annonce du mariage de Camilla avec Adam. C'est principalement à partir des personnages et des détails de cette soirée que Diane construit son rêve en redistribuant les rôles à sa façon. Camilla est-elle cruelle par plaisir ou était-ce le seul moyen de faire comprendre à Diane que c'était fini, tel un électrochoc ? Le ciel tombe sur la tête de Diane, le monstre caché en elle se réveille, ses envies de meurtre se précisent... Cette scène est très rythmée au niveau de l'action et du son. On a l'impression que Diane livre un combat de boxe, qu'elle est prise au piège dans les cordes et qu'elle va s'écrouler K.O. |
45 | ![]() |
Winkies 3 Intérieur jour, au Winkies. Diane, habillée cool, est assise en face du tueur blond aux yeux verrons. Sur la table se trouve le fameux carnet noir de la scène 16. La serveuse s'appelle Betty. Diane sort une photo de Camilla Rhodes en disant au tueur "c'est la fille". Elle montre l'argent dans son sac à main. Elle est déterminée. L'homme blond lui montre une clé métallique bleue et lui dit : "une fois fini tu la trouveras à l'endroit convenu". Diane aperçoit un homme brun qui ressemble à Dan près de la caisse. Quand Diane demande au tueur ce qu'ouvre la clé bleue celui-ci ricane... |
FLASHBACK Rappel de la scène du contrat avec le tueur. Ces trois scènes 43, 44, et 45 forment la pierre angulaire du rêve car dans la réalité elles ont profondément modifiée la psychologie de Diane. Dans cette scène Diane change encore une fois de ton : la faiblesse avec laquelle elle se laissait manipuler par Camilla laisse place à une force destructrice et déterminée dans son désir de la tuer. Dan semble deviner les desseins de Diane, c'est peut-être aussi pourquoi il meurt dans la scène 9. L'argent provient de l'héritage de la tante Ruth décédée |
46 | ![]() |
Le clochard Extérieur nuit, derrière le Winkies. Le visage aperçu dans la scène 9 est en fait un clochard. Il fait tourner un cube bleu entre ses mains (on ne remarque pas de serrure) puis le met dans un sac papier qu'il laisse tomber à ses pieds. Gros plan sur le cube. En miniature, les petits vieux de la scène 11 sortent du sac, comme des automates... |
REALITE Le soir est tombé. A l'extérieur du Winkies, le clochard fait tourner dans ses mains ce qui semble être la boite bleue du rêve de Diane. Pour une fois c'est un objet du rêve qui vient peupler le réel. La frontière entre le rêve et la réalité, l'ange et le démon, l'étrange et le normal est aussi sombre et sinueuse que Mulholland Drive la nuit. Ou peut-être est-on encore dans un rêve ? Ou plutôt dans une mise en scène de David Lynch, le magicien, qui utilise les trucages du cinéma pour incruster en miniature le couple de vieux ! |
47 | ![]() |
Le suicide Intérieur nuit, maison de Diane. Gros plan sur la clé bleue métallique et la tasse de café vues dans les scènes 37 et 39. Diane en peignoir est assise sur le sofa et fixe la clé. Elle tremble. On frappe à la porte. On voit les petits vieux, toujours en miniature, passer sous la porte et ricaner. Diane se lève affolée et poursuivie par les petits vieux maintenant en grandeur nature et menaçants. Tout le monde hurle. Diane se rue dans sa chambre, se jette sur le lit, sort un pistolet du tiroir de la table de nuit où on aperçoit un objet bleu et se tire une balle dans la bouche. Silence. Diane git recroquevillée sur le lit, en peignoir. Une épaisse fumée et des éclairs bleus envahissent la chambre |
REALITE Peu après ou au même moment que la scène du clochard, Diane sort de sa torpeur, assise dans son salon. Elle aura combattu avec ses démons une journée entière et c'est peut-être son quotidien depuis quelques jours. La clé bleue posée sur la table agit comme un boomerang et lui renvoit à la figure la mort de Camilla. On frappe à la porte. La mort vient la chercher. Elle fait son propre bilan. Sa vie est un échec sur tous les plans, professionnel et sentimental. Depuis le Silencio elle sait que le sommeil ne sera plus un échappatoire à la réalité, qu'elle ne pourra plus faire abstraction de la mort de Camilla. Elle hallucine et voit ses proches se ruer sur elle, signe de la condamnation familiale, du rejet de la société. Elle n'a plus d'autre choix que le suicide... |
48 | ![]() |
Impressions Extérieur nuit. Gros plan sur le visage du clochard derrière le Winkies puis sur Betty et Rita avec sa perruque blonde, souriantes, heureuses, sur paysage de Hollywood la nuit. A l'écran on distingue par moment un rideau, de la fumée et des éclairs bleus... |
REALITE Dehors la nuit recouvre Hollywood. Le clochard, l'ange de la Mort a fait son oeuvre. Dans la mort Diane a rejoint Camilla, leurs spectres flottent heureux sur Hollywood. Fin tragique des stars. Fin du spectacle. Camilla est à nouveau blonde, elle et Diane seraient-elles une seule et même personne? |
49 | ![]() |
Silencio 2 Intérieur. A nouveau au Silencio, la salle de spectacle. La scène est vide, le rideau tombé. La fumée et les éclairs bleus des scènes précédentes semblent venir de la. Puis tout se dissipe. La lumière devient plus crue. Gros plan sur la femme aux cheveux bleus déjà vue dans la scène 33. On dirait un travesti. Elle murmure "Silencio...". |
AUTRE REALITE Retour au Silencio. Cette fois le message s'adresse au spectateur. Le film est terminé. Le rêve mis en scène par David Lynch s'achève. La salle est vide comme la boite bleue. Il n'y a pas d'explications car les tours de magie ne s'expliquent pas. Silence... |
50 2h26 |
![]() |
Générique de fin Dedicated to Jennifer Syme 1972 - 2001 |
GENERIQUE DE FIN David Lynch a dédié son film à l'actrice Jennifer Syme, apparue dans Lost Highway en 1997. Elle disparaîtra la nuit du 1er au 2 avril 2001 dans un accident de voiture après une soirée arrosée. |
TRANSPOSITION | DE LA REALITE | DANS LE REVE |
---|---|---|
Personnages | Diane Selwyn Betty, serveuse du Winkies Camilla Rhodes Fille blonde à la soirée d'Adam Tante Ruth décédée Grands parents de Diane Dan, l'homme du Winkies Clochard derrière le Winkies Coco, maman de Adam Adam Kesher, réalisateur "in" Homme assis à la table à la soirée d'Adam Joe, le tueur L'homme au chapeau à la soirée d'Adam Bob Booker, réalisateur de "Sylvia North" Conducteurs de la limousine |
Betty Diane, serveuse du Winkies Rita Camilla Rhodes Tante Ruth ressucitée Voyageurs Dan, l'homme du Winkies Monstre derrière le Winkies Coco, manager de la résidence Adam Kesher, réalisateur de "Sylvia North" Un des frères Castigliane qui recrache le café Joe, le tueur Le Cowboy Bob Booker, réalisateur "has been" Tueurs de la limousine |
Actions | Diane roule en limousine sur Mulholland Drive Surprise (raccourci) de Camilla Diane assise en face du tueur au Winkies Le coup de téléphone de Camilla à Diane La pitié de Coco envers Diane chez Adam L'amertume de Diane chez Adam lors du café La position au lit de Diane Les coups frappés à la porte par la voisine |
Camilla roule en limousine sur Mulholland Drive Piège (assassinat) tendu par Diane Dan assis en face d'un ami au Winkies Le coup de téléphone indirect de Roque à Diane L'attention de Coco pour Betty à la résidence Le café amer recraché par un Castigliane La position au lit du cadavre de Diane Les coups frappés à la porte par le Cowboy |
Objets | Limousine de la scène 43 Téléphone noir de Diane de la scène 42 Photo de la vraie Camilla Rhodes de la scène 45 Carnet noir du tueur de la scène 45 Liasse de billets de Diane de la scène 45 Clé bleue métallique du tueur de la scène 45 Boite bleue dans la table de nuit de la scène 47 |
Limousine de la scène 4 Téléphone noir de Diane de la scène 10 Photo de la fausse Camilla de la scène 14 Carnet d'adresses de l'homme de la scène 16 Liasse de billets de Rita de la scène 17 Clé bleue plastique de Rita de la scène 17 Boite bleue dans le sac de Betty de la scène 33 |
Paroles | Diane, scène 43 "Mais qu'est-ce que vous faites ? On s'arrête pas là" Diane, scène 45 "C'est la fille" Répondeur de Diane, scène 42 "Allo ? C'est moi. Laissez-moi un message" Camilla parle espagnol à la soirée d'Adam |
Rita, scène 5 "Mais qu'est-ce que vous faites ? On s'arrête pas là" Frères Castigliane, scène 14 et Adam, scène 30 "C'est la fille" Répondeur de Diane, scène 22 "Allo ? C'est moi. Laissez-moi un message" Rita parle espagnol dans le lit de Betty |
Thématique du film
La fascination d'un endroit
Mulholland Drive est un film fascinant inspiré par une route
fascinante.
Grand fan de Wim Wenders et en particulier de Paris,Texas mon film
fétiche, je lui ai consacré un site tout entier que vous pouvez visiter à
l'adresse suivante : Paris,Texas Fan Site.
Tous les films de Wim Wenders ont pour génèse la fascination d'un endroit.
Pour Paris,Texas c'étaient les décors mythiques de western de l'ouest
américain. J'aime les films dont l'histoire est profondément enracinée dans
des lieux bien spécifiques. Le dernier opus de David Lynch fait partie de
ceux-là.
Pour Mulholland Drive le point de départ c'est cette route
sinueuse, mystérieuse, magique, onirique qui surplombe la ville de Los
Angelès, la Cité des Anges et le quartier d'Hollywood, le Temple du Cinéma,
l'Usine à Rêves. Cette route, Mulholland Drive, a inspiré des idées à David
Lynch, une histoire. Un film est né...
David Lynch habite Los Angelès. Comme il le dit lui-même, il aime
la luminosité de cette ville, son énergie créatrice, son pouvoir
d'attraction, ses multiples facettes. Autant de clés pour mieux comprendre
son film. Finalement, la force des grands réalisateurs est de nous
communiquer leur fascination.
Le rêve d'un magicien
Mulholland Drive est incontestablement un film habité par le rêve.
Un rêve de grand qui se réalise comme le film de David Lynch et un rêve
d'enfant qui tourne au cauchemar comme la carrière d'actrice de Diane
Selwyn. Les frontières entre le rêve, le cauchemar et la réalité sont
capricieuses. Les rêves s'inspirent de la réalité et la réalité se construit
à partir des rêves. Mulholland Drive, la route, est bien réelle, et pourtant
on la croirait tout droit sortie d'un rêve ! Ce que David Lynch nous dit
aussi dans ses films c'est que l'étrange, le bizarre, l'imaginaire font
partie de notre quotidien et que si on est attentif on peut les croiser au
coin d'une rue ou au détour d'une route...
Le rêve de Diane constitue les trois premiers quarts du film et est
inspiré par les évènements traumatiques de la réalité relatés dans le
dernier quart : sa rupture avec Camilla, son humiliation chez Adam puis sa
solitude, son intense frustration et finalement son meurtre et son
incapacité à l'assumer. Dans son rêve, Diane s'invente une vie meilleure
dans laquelle elle a tous les premiers rôles. David Lynch utilise alors la
psychanalyse de Freud : la transposition, l'altération du réel, le transfert
de personnalité, l'expression des aspirations enfouies, des sentiments
refoulés. Mais le rêve de Diane est un rêve agité, perturbé par sa mauvaise
conscience qui remonte à la surface au cours des différentes phases de son
sommeil.
Le spectateur aussi fait un rêve éveillé. Car on peut considérer
Mulholland Drive comme un rêve de 2h26. Une illusion parfaitement mise en
scène par ce réalisateur-magicien qu'est David Lynch. Sa baguette magique à
lui c'est la caméra !
La magie du cinéma
Mulholland Drive c'est aussi un formidable hommage au cinéma, passé
et présent, et aux métiers du cinéma. Certains personnages, à la limite de
la caricature, sont des archétypes : Betty, la talentueuse ingénue, Camilla
la beauté fatale, la star au destin forcément tragique, Adam le réalisateur
branché, Coco l'ancienne star nostalgique. Et puis il y a les clins d'oeil
aux mythes hollywoodiens : Rita Hayworth, les Cowboys, le studio Paramount,
Sunset Boulevard...
Non seulement David Lynch filme les coulisses du cinéma, même les
moins reluisantes comme la pseudo-liberté des réalisateurs d'Hollywood, mais
aussi le travail sincère des acteurs avec la répétition et l'audition de
Betty. C'est le cinéma qui filme le cinéma, comme un documentaire. Les deux
actrices, Naomi Watts et Laura Elena Harring, doivent chacune jouer deux
rôles diamétralement opposés dans le même film. Et ce défi est parfaitement
réussi. C'est l'illustration du pouvoir de la comédie, du bluff.
Ce film est également un subtil mélange des genres comme le
thriller, le drame, la comédie, l'érotisme, l'humour noir. David Lynch nous
fait une démonstration de ce quoi il est capable avec une caméra dans les
mains ! L'enchainement des scènes est un régal. Depuis le temps on l'a
compris, David Lynch préfère les images aux paroles. Le 7ème art est son
meilleur moyen de communication car il maîtrise totalement les techniques du
montage et du trucage. Et pour lui, les lumières et les effets spéciaux
valent mieux qu'un long discours. L'apparition des petits vieux en miniature
est un exemple parmi tant d'autres. C'est la magie du cinéma.
L'enfer de la passion
Stefan Zweig,
grand écrivain autrichien, est certainement celui qui
a le mieux décrit l'enfer de la passion dans ses livres. Mulholland Drive
est aussi un film sur les femmes et sur la passion. Jamais depuis "Bound"
des frères Wachowski, un réalisateur n'avait filmé l'homosexualité féminine
avant tant d'érotisme et de sensualité. Mais la scène la plus troublante
restera ce raccourci à travers la colline qu'emprunte Diane et Camilla en
robes du soir pour se rendre chez Adam. David Lynch rend là un hommage
appuyé à la beauté des femmes, à leur pouvoir de séduction, à la fascination
qu'elles exercent...
Diane a d'abord une passion pour le cinéma. Elle est prête à tout
quand elle débarque à Hollywood. Quand elle échoue pour le premier rôle d'un
film, elle ne sait pas que les dés sont pipés et elle met en doute son
talent. Elle tombe alors amoureuse de sa "rivale", Camilla, qui a décroché
le premier rôle. Etait-ce de l'amour ou de la procuration ? On peut penser
que la passion de Diane pour le métier d'actrice s'est transformée en une
passion amoureuse pour Camilla car elle représente ce qu'elle aurait voulu
être. Réduite à jouer des seconds rôles auprès de Camilla comme une
faire-valoir, Diane s'est enfermée dans une relation à sens unique. Jalouse,
possessive, Diane a tous les symptômes de la passion dévorante,
destructrice. Son amour impossible, son désir de fusion deviendra un
enfer...
Au contraire de Diane, Camilla ne semble pas être autant amoureuse.
C'est une femme qui maîtrise ses sentiments et a un instinct de survie
développé pour affronter le monde cruel d'Hollywood et du cinéma. Femme
fatale, voire perverse, elle arrive toujours à ses fins. Avec Diane elle
prenait du plaisir, avec Adam sa carrière prendra un coup d'accélérateur.
Magnétique, manipulatrice, elle a pris Diane dans ses filets. Leur relation
était une relation dominant-dominé. Mais Camilla apprendra à ses dépends
qu'un animal blessé est toujours plus dangereux.
La dualité, le clin d'oeil à Vertigo
Le thème de la dualité est ressenti tout au long du film. A Hollywood les
destins se croisent pour le meilleur et pour le pire... Dans cette ville aux
multiples facettes, l'improbable se mélange : la vertu et le vice, la
passion et le meurtre, la beauté et l'étrange, la réussite et la déchéance,
les espoirs fous et les rêves brisés...
Quand on voit la scène du miroir avec Betty et Rita portant une
perruque blonde, on ne peut s'empêcher de faire un rapprochement avec le
film "Vertigo" (Sueurs Froides)
d'Alfred Hitchcock.
Alors j'ai tenté de
faire un parallèle entre les deux chefs-d'oeuvre :
- L'histoire est celle d'une passion mortelle, l'action se déroule dans un cadre urbain sophistiqué (Los Angelès pour Mulholland Drive et San Francisco pour Vertigo);
- David Lynch lève le suspense au 3/4 du film, Alfred Hitchcock révèle la machination au 2/3 du film;
- L'univers du film est peuplé de fantasmes et de symboles ou la logique n'a pas de place, ou les apparences sont trompeuses, les plans ont été très conceptualisés, les scènes se télescopent et font perdre leurs repères aux spectateurs;
- Kim Novak interprête deux personnages différents; Naomi Watts et Laura Elena Harring aussi;
- Le thème de la nécrophilie : l'amour fou de James Stewart le pousse à vouloir recréer une image sexuelle impossible, à remodeler une morte; la passion de Naomi Watts la pousse à vouloir faire la même chose dans son rêve, voire même à fusionner avec cette image. Dans son rêve Diane fait l'amour avec une Camilla morte;
- Le mythe d'Orphée : quand il tente de ramener sa bien-aimée Eurydice morte parmi le monde des vivants, elle disparait; c'est un peu ce qui arrive avec le rêve de Diane, le retour à la réalité avec Camilla est impossible;
- Les deux films sont de vrais casse-tête. Dans Vertigo, James Stewart a le vertige et les spectateurs ont le vertige avec lui, dans Mulholland Drive, Naomi Watts rêve et les spectateurs rêvent avec elle. En somme Vertigo est un vertige et Mulholland Drive est un rêve !

Conclusion
Mulholland Drive est un film troublant, d'une étrange beauté, au pouvoir de
fascination rare. Pour peu que le spectateur soit réceptif et disposé à
laisser David Lynch s'emparer de son cerveau et de ses émotions, alors il
vivra un rêve éveillé, une expérience unique de cinéma et découvrira
l'hyper-sensible.
Derrière ce film hommage au cinéma, au spectacle, à l'illusion, David Lynch ne nous dit pas que des mensonges et révèle avec subtilité la nature profonde d'une ville, Los Angelès et son quartier Hollywood, et d'un milieu, celui du cinéma et des actrices. Comme dans Vertigo, l'histoire est celle d'une passion mortelle qui nous plonge dans un univers étrange et double.
La présence de Naomi Watts et de Laura Elena Harring, deux actrices aussi belles que talentueuses et la merveilleuse musique d'Angelo Badalamenti complètent ce que l'on peut appeler sans rougir un chef-d'oeuvre. David Lynch est un magicien au sommet de son art. Son film n'a pas fini de fasciner et de susciter de multiples interrogations et interprêtations... Silencio !
Liens
Pour ceux qui veulent continuer à voyager sur la toile, j'ai dressé une liste non exhaustive de liens sur Mulholland Drive, en français et en anglais. Certains de ces sites m'ont été très utiles quand j'étais en panne d'idées. Beaucoup ont fermé depuis, d'autres ont été rajoutés. Merci à leurs auteurs...